VANECHA ROUDBARAKI


Artiste-peintre, fondatrice des associations Corps & Esprit MANI et AIA en France.

Née en 1966 à Rasht (Iran), Vanecha Roudbaraki vit en France depuis 1991. Elle a participé à de nombreux salons, musées et biennales à l’international, notamment au Grand Palais de Paris, au Salon d’Automne, à l’Art Fair de Miami, ainsi qu’à Rome, Shanghai, Beijing, Guangzhou, au Parlement européen de Strasbourg, à la Biennale de Londres, à Florence, Lecce, New York, Taormina, au Chianciano Art Museum et à l’Alexander Museum en Italie, au Zhu Qizhan Art Museum de Shanghai, au Musée Copelouzos en Grèce, et à la Maison André Derain de Chambourcy.

Ses œuvres figurent dans des collections prestigieuses, notamment celle de Sa Majesté l’Impératrice Farah Pahlavi-Diba. Elle a également réalisé de nombreux portraits pour des familles royales et des personnalités à travers le monde.

Lauréate de prix prestigieux tels que le Grand Prix de l’Émotion (Paris, 2011), le Prix de la Paix (Biennale de Taormina, 2014) ou encore le Prix pour la Contribution à la Culture Chinoise (Carrousel du Louvre, 2024), elle allie une formation scientifique en mathématiques à une pratique artistique profondément humaniste.

Passionnée par le Qi et les arts martiaux, Vanecha Roudbaraki explore, à travers le corps et l’énergie, la quintessence de l’art et le potentiel intérieur de l’être humain. Son œuvre a été saluée par des critiques internationaux tels que Gérard Xuriguera et Jean-Luc Chalumeau.

Détentrice d'une formation scientifique (maîtrise en mathématiques en 1990), elle sait que l'art n'est pas une science exacte, mais qu'il constitue un moyen de communication essentiel et une nécessité pour établir la paix dans la société.

Passionnée par la recherche, ses nombreux voyages à l’étranger, en particulier en Chine, ainsi que ses diverses rencontres, lui ont permis de mieux comprendre le Qi, et son équivalent Djan dans la littérature persane. Elle décrit le Qi comme « la quintessence de l’art ».

Pratiquant les arts martiaux, c’est à travers le contact avec le corps humain et les exercices des arts martiaux qu'elle a découvert l’énorme potentiel interne des êtres humains.

Ses œuvres ont également été préfacées par Gérard Xuriguera, Jean-Luc Chalumeau, et d'autres critiques d'art à travers le monde.

Prix :

  • Grand Prix de l’Émotion au Siel de Paris (France) en 2011
  • Prix spécial de développement du Wushu à Lanzhou (Chine) en 2014
  • Prix de la Paix en tant qu’invitée d’honneur de la Biennale internationale de Taormina (Italie) en 2014
  • Donna In Art en tant qu’invitée d’honneur de la ville de Messine (Italie) en 2015
  • Spatial Prix d’Aran Art Gallery à Bruxelles (Belgique) en 2017
  • Grand Prix de Paris et invitée d'honneur de l’Académie Européenne des Arts à Paris (France) en 2017
  • Prix pour la Contribution à la Culture Chinoise – Paris, Carrousel du Louvre, 2024

 

Vanecha's Winter

L'interview de Sa Majesté Farah Pahlavi

 

Gérard Xuriguera

Mai 2011

Vanecha Roudbaraki

La peinture, c’est bien entendu la combinaison de forme et de couleurs au service d’une technique et d’un concept englobant le contenant et le contenu. Mais avant d’être une image ou son refus, c’est avant tout une présence. Et cette présence s’incarne chez Vanecha Roudbaraki dans les échos d’une mémoire douloureuse liée à son identité iranienne, aussi ses compositions ne pouvaient se soustraire à véhémence implicite, innervée dans la trame malmenée de ses visions sylvestres et de ses surfaces parfois à la limite de l’abstraction. D’où une certain ambigüité dans la structure de ses toiles, qui fait éclater le tissu narratif déjà réduit à l’essentiel, et le coule au sein de masse vaporeuses et remuée, agies par les assauts d’une gestualité fusante et tranchée. Artiste de tempérament, guidée par une intuition qui lui permet d’associer les deux genres, car ils procèdent des mêmes procèdent des même poussées intérieures, elle ne se coupe pourtant jamais de la nature, qui stimule son imaginaire et s’apparie aux emballements contrôlés de sa palette éruptive. Néanmoins, si elle affiche sa prédilection pour les sites arides, les terres insoumises, les ciels tourmentés et les arbres décharnés, enveloppés d’une sourde luminosité fardée de lueurs blafardes, les configurations de plusieurs silhouettes qui affleurent au sein de la pulvérulence de la matière, nous rappellent que l’homme a aussi sa place dans ces univers effervescents. Avec en surplomb le poids de la solitude et l’érosion du temps. Sans flatterie ni grandiloquence, humble et disponible face a l’espace ouvert, ses échancrures, ses resserrements et ses ramifications, Vanecha Roudbaraki ne fait rien d’autre que rendre compte de ce qu’elle porte en son tréfonds, au large des arrangements favorables. Son œuvre, toutefois, ne délivre pas de message, mais témoigne de la plénitude de son engagement dans la peinture. Rugueuse et fortement ressentie, elle ne reproduit pas la vie, elle est la vie-même.

 

Gérard Xuriguera

fevrier 2009

Vanecha Roudbaraki, une métaphore de la vie

Fixé à Paris depuis environ deux décennies en provenance d'Iran, Vanecha Roudbaraki s'est toujours concentré sur les enjeux du réel, dans sa peinture réfléchit l'expressivité tremblée, avec une ardeur esthétique tranchée, pour une liberté d'interprétation plus conforme à son tempérament, sa trajectoire a su présenter et enrichir la percussion éclatée de sa touche autour de ses sujets d'élection, mais elle s'est autorisée des chevauchements  stylistique qui l'ont conduit vers une abstraction naturaliste, sans vraiment déserter les apparences. Toutefois, ses compositions parfois ambivalentes n'oublient pas d'être cohérentes, en ce que la nature y joue un rôle fédérateur, en renvoyant à une culture spécifique et au poussées de la mémoire.

Férue de mathématiques, Vanecha Roudbaraki est consciente que l'art n'est pas une science exacte, mais une aventure incertaine et ambiguë, où la parenté avec le règne naturel est une métaphore de la vie. C'est cette vie frissonnante et roborative, que l'on retrouve au fil de la l'ensemble de son parcours, et en particulier le thème de l'arbre, auquel elle s'identifie avec une ferveur quasi religieuse. Le culte des arbres, un des plus anciens et des plus universels, se perpétue chez elle dans une dynamique à mi-chemin, se fissure, se distend ou se resserre, affolé ou hiératique, feuillu ou décharné, en nombre ou solitaire, dans l'éparpillement ou densité. Bientôt idéaliste, il accède au sacré et incarne l'esprit même de l'artiste.
Par ailleurs, peu ou pas de visages, ici, sinon, des nus féminins ondoyants vus de dos, mais l'univers forestier reprend ses droits sous le baromètre des caprices saisonnière, qui connotent les couleurs de la terre et du ciel de leurs variations lumineuse et chromatique. Au sein de ces espaces irrigués de bourrasques nocturnes et de soleils d'automne, s'exprime la houle du vivant et vibrent ces grands corps arborés. Isolées ou accolées, courbées par la brise ou pacifiées, de telles masses ligneuses apparaissant parfois crevées de lueurs phosphorescentes et de rythmes heurtés, qui induisent une note dramatique de caractère expressionniste, on pense à Soutine. Tout évolue et se confirme selon les saisons, mais c'est dans la registre le plus bousculé, que Vanecha débusque sa pleine mesure.

Puis, progressivement, ses surfaces s'élaguent, se délestent du secondaire, c'est à dire du référent, pour n'en retenir que les configurations escarpées, nouées en cartographies effritée, sertie de rainures et d'accidents texturiels, ou les zones vierge sont consubstantielle des pleines.Mais c'est par équivalences que se constitue cette abstraction qui continue de respirer à l'unisson des flux naturel.

Pourtant, d'un genre à l'autre, la même technique basée sur les brassages d'un geste maîtrisé, escorte un souci de construction qui n'altère pas la circulation nuancée des énergies. Des énergies émaillées entrecoupées des cernes sombres et de zones claires compensatoires, dans les alliances mouvantes à l'organisation structurelle du support, c'est avant tout l'implication intime de Vanecha Roudbaraki qui nourrit de l'intérieur des climats à la fois puissants et modulés.

Ainsi en revisitant la nature à sa manière, elle n'en finit pas d'empoigner un monde en perpétuelle renaissance.

 

 

Jean-Luc Chalumeau

Janvier 2009

VANECHA ROUDBARAKI, le dialogue des ténèbres et de la lumière

D’origine iranienne, Vanecha Roudbaraki indique qu’elle s’interroge depuis toujours, par le moyen de sa peinture, sur « le rapport entre l’homme et la nature ». Elle pose ainsi rien moins que l’une des questions centrales de l’esthétique : l’œuvre d’art se rencontre nécessairement dans le monde des objets où se mêlent de manière inextricable le naturel et le culturel et, d’une manière générale, l’objet esthétique ne désavoue jamais la nature. Cette dernière, lorsqu’elle fait alliance avec l’art, garde son caractère de nature et le communique à l’art. Ou bien, disons que l’objet esthétique est nature en ce qu’il exprime la nature : non qu’il l’imite (Vanecha Roudbaraki n’imite en rien des cerisiers, par exemple, dans la toile de 2005 qui porte ce titre), mais parce qu’il s’y soumet. Or la conception de la nature à laquelle se soumet l’ art de Vanecha, particulièrement dans la série des Visions en 2008, correspond aux plus anciennes traditions de la pensée perse, antérieures même à Avicenne. Il s’agit du mazdéisme qui, joint aux sources religieuses iraniennes (zervânisme, mithriacisme, manichéisme), constitue la substance du dualisme iranien : Lumière et Ténèbres, qu’il faut distinguer du dualisme grec (Idée et Matière). Les Visions nous apparaissent bien comme des trouées de lumière qui ont engagé la lutte avec l’ombre environnante. Vanecha a choisi de vivre en Occident, sans nul doute a-t-elle regardé et assimilé les Fauves (Matisse et Derain dans leur jeunesse) ou Van Gogh, mais il y a autre chose dans sa peinture, qui lui appartient en propre comme il appartient à la tradition de l’art oriental (ishrâqî). De même qu’il y a une philosophie ishrâqî, pour laquelle connaître, c’est être muni de deux types de perception dont l’une a pour objet les images d’un monde suprasensible aussi réel que le monde sensible, de même il y a une peinture ishrâqî, une peinture de la lumière dont chacune des Visions de Vanecha donne une version possible. Or pour exprimer la dualité fondamentale ombre-lumière, le peintre attentif à la fois au sensible et au suprasensible doit jouer avec un matériau spécifique : la couleur. Si bien que l’objet esthétique que nous appelons ici Vision nous apparaît d’abord comme l’irrésistible et magnifique présence du sensible tout en allant au-delà. Qu’est-donc, d’ailleurs, qu’une peinture, sinon un jeu de couleurs ? Si la couleur se ternissait ou s’effaçait, l’objet pictural serait anéanti. Un tableau de Vanecha est donc un objet-peinture exprimant la nature – une certaine nature. On pourrait appeler nature ici, en un sens voisin de la Erde de Heidegger, une présence massive qui nous fait presque violence : une nature « immense, impénétrable et fière » comme celle chantée par le Faust de Berlioz. Nous sommes évidemment infiniment loin du réalisme classique : Vanecha, dans des peintures apparemment abstraites, nous parle en fait du « il y a » selon Emmanuel Lévinas, qui évoque l’objet esthétique comme nous donnant l’expérience de la nudité du donné. « L’art, même le plus réaliste, communique ce caractère d’altérité aux objets représentés qui font cependant partie de notre monde ». Or chez Vanecha aujourd’hui, nous n’avons plus vraiment d’objet représenté (jusqu’en 2007, nous lisions clairement des paysages) : seulement le il-y-a. Il n’y a désormais que l’ombre et la lumière à voir et méditer en tant que moyens d’accès à la connaissance de l’univers. Vanecha est peintre, mais aussi mathématicienne : elle sait qu’il existe une pureté mathématique dont l’équivalent ne saurait être traduit que par la pureté de la couleur. Chacune des Visions offre en effet des transitions colorées qui ne se mélangent pas aux noirs mais dialoguent avec eux pour tenter de dire l’inexprimable, c’est-à-dire l’étonnement toujours renouvelé de l’artiste devant la nature. Peu à peu, sans qu’elle le sache peut-être, voici Vanecha remontant aux sources les plus enfouies de sa culture, en l’occurence aux plus antiques traditions aryennes. Les Perses primitifs n’avaient-ils pas emprunté le culte du feu – symbolisé par le dieu Atar – et le rite du breuvage d’immortalité, le haoma correspondant au soma védique ? Le premier dieu national perse fut Ahura-Mazda, dieu des souverains achéménides, dont l’apparence était toute de lumière et de couleurs. Comme les Visions de Vanecha Roudbaraki.
 

 


 

 

Formations « L'Art et la Tolérance »

Ce cours unique, comprenant des exercices inventés par l'artiste elle-même, s'est d'abord déroulé pendant quelques années au Musée Français de la Carte à Jouer à Issy-les-Moulineaux (Paris), sous forme de stage. Pendant plusieurs années, de nombreux participants, de tous âges et de tous niveaux, ont grandement apprécié cette expérience atypique.

Les exercices ont été conçus pour atteindre deux objectifs principaux : le premier est d'explorer les potentiels artistiques, et en particulier visuels, des élèves, tandis que le second vise à encourager l’ouverture d’esprit en développant de nouveaux points de vue chez les participants. En visualisant ces nouveaux points de vue, les individus peuvent accroître leur tolérance envers eux-mêmes et leur environnement. Cette ouverture d’esprit est cruciale et nécessaire pour un artiste contemporain.

En 2018, elle a rédigé un programme de performances intitulé : Énergie, un message de paix, dans lequel elle participe activement. Pendant la performance, cette énergie, qui n'est autre que le Qi, circule entre les artistes — musiciens, peintres et pratiquants d'arts martiaux — ainsi qu'entre les spectateurs. Vanecha ROUDBARAKI, quant à elle, crée une œuvre d'art. Le Qi est omniprésent, même en l'absence de mouvement.

À la question « À quelle nation appartenez-vous ? », elle répond : « L'Iran est mon pays natal, la France est mon pays d'adoption et la Chine est mon pays professeur. »

 

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